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toucher, vous défiez en son nom la vérité et la fable, et tout ce que l’imagination peut fournir d’idées agréables et propres à enchanter. Je vous ferois mal ma cour, si je me laissois rebuter par de telles difficultés. Il faut vous représenter votre héroïne, autant que l’on peut. Ce projet est un peu vaste pour un génie aussi borné que le mien. L’entreprise vous conviendroit mieux qu’à moi, que l’on a cru jusqu’ici ne savoir représenter que des animaux. Toutefois, afin de vous plaire, et pour rendre ce portrait le plus approchant qu’il sera possible, j’ai parcouru le pays des Muses, et n’y ai trouvé en effet que de vieilles expressions que vous dites que l’on méprise. De là, j’ai passé au pays des Grâces, où je suis tombé dans le même inconvénient. Les Jeux et les Ris sont encore des galanteries rebattues, que vous connoissez beaucoup mieux que je ne fais. Ainsi, le mieux que je puisse faire est de dire tout simplement que rien ne manque à votre héroïne de ce qui plaît, et de ce qui plaît un peu trop.

Que vous dirai-je davantage ?
Hortense eut du ciel en partage
La grâce, la beauté, l’esprit ; ce n’est pas tout :
Les qualités du cœur ; ce n’est pas tout encore :
Pour mille autres appas le monde entier l’adore,
Depuis l’un jusqu’à l’autre bout.
L’Angleterre en ce point le dispute à la France :