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Si je ne vous demande pas davantage, durant ma vie, que je vous demande à la mort, vous n’aurez pas sujet de vous plaindre de mon indiscrétion.


À LA MÊME.
(1690.)

Vous vous souvenez, Madame, du méchant et honteux succès de mon dessein, lorsque je cherchai inutilement quelque défaut en votre esprit1. Plus fâché que rebuté de mon entreprise, je me suis attaché à votre humeur. Mlle Bragelonne2 et M. de Miremont3 se sont


1. Voy. le Portrait de Mme Mazarin, sup., t. II, p. 446.

2. Demoiselle de compagnie de Mme Mazarin.

3. M. de Miremont, officier françois fort distingué, avoit émigré, après la révocation de l’édit de Nantes, et il venoit d’être nommé colonel d’un régiment de réfugiés, à la solde des puissances coalisées contre la France, en vertu de la ligue d’Augsbourg. Saint-Évremond ne lui avoit pas épargné les remontrances à ce sujet. M. de Miremont étoit d’ailleurs de grande naissance, fort bien venu à la cour du roi Guillaume, et chez la duchesse Mazarin, qui s’etudioit à lui plaire ! — Le Gigeou, ruisseau qui arrosoit une propriété de famille de M. de Miremont.