monastères. Quand la félicité qu’où promet aux religieux leur paroît douteuse, le mal certain qu’il faut souffrir leur devient insupportable.
La diversité des tempéraments a beaucoup de part aux divers sentiments qu’ont les hommes, sur les choses surnaturelles. Les âmes douces et tendres se portent à l’amour de Dieu, les timides se tournent à la crainte de l’enfer, les irrésolus vivent dans le doute, les prudents vont au plus sûr, sans examiner le plus vrai ; les dociles se soumettent, les opiniâtres s’obstinent dans le sentiment qu’on leur a donné, ou qu’ils se forment eux-mêmes ; et les gens attachés à la raison veulent être convaincus par des preuves qu’ils ne trouvent pas.
Quand les hommes, disoit M. Wurtz[1], auront retiré du christianisme ce qu’ils y ont mis, il n’y aura qu’une seule religion, aussi simple dans sa doctrine, que pure dans sa morale.
Comme nous ne recevons point notre créance par la raison[2], aussi la raison ne nous fait-elle pas changer. Un dégoût secret des vieux sentiments nous fait sortir de la religion