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Sainville.

Qu’ai-je lû ?Vous voyez ma faute & mon excuse.

Le Président.

Quel est donc cet écrit ?

Sainville.

Quel est donc cet écrit ?Le serment solemnel
Qui m’engage à lui rendre un hommage éternel.

Le Président.

Quoi donc ? Êtes-vous libre ? Avez-vous pû promettre ?
Et tant qu’il me plaira de ne le pas permettre,
Pouvez-vous acquitter un semblable serment ?

Sainville.

Eh ! regardez, mon père, un objet si charmant.
Voyez. Pouvois-je prendre une chaîne plus belle ?
(à Angélique.)
Rassurez-vous.

Le Président.

Rassurez-vous.C’est donc avec Mademoiselle ?

Sainville.

Oui, voilà mon vainqueur.

Le Président.

Oui, voilà mon vainqueur.Quelque soit votre choix,
Ainsi donc vous croyez être au-dessus des loix ?
Voilà de votre part un oubli qui me passe.

Sainville.

Mon père, je sçais tout ; mais je demande grace :
La forme est contre moi ; mais, sans aller plus loin,
Voulez-vous mon bonheur ? Laissez-m’en donc le soin.
Eh ! qui peut mieux choisir sa chaîne que soi-même ?
Si vous avez sur moi l’autorité suprême,