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Que l’on ne devroit plus offrir à sa mémoire.
Dans son abbaissement laissez-lui cette gloire ;
C’est tout ce qu’elle veut.

Le Président.

C’est tout ce qu’elle veut.Je serois criminel…

La Gouvernante.

Vous ne lui devez plus qu’un secret éternel.

(Elle sort.)



Scène XI.

LE PRÉSIDENT, LA BARONNE.
Le Président.

Pardonnez ma surprise, elle est trop légitime ;
Je n’en sçaurois douter, voilà donc ma victime !
C’est moi qui suis la sienne… Ô refus douloureux !
Dieux ! qu’elle m’a rendu confus & malheureux !
Que son abbaissement l’élève & m’humilie !
Ainsi j’aurai causé le malheur de sa vie ;
Et pour le réparer mes soins sont sans effet,
Elle veut à jamais me laisser mon forfait.
Eh ! c’est trop se venger : unissons-nous contre elle.
Je prétends m’acquitter ; la dette est trop cruelle.

La Baronne.

J’admire, entre elle & vous, ces généreux combats.

Le Président.

Eh ! l’admiration ne la sauvera pas.