Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
De toutes les horreurs j’éprouve la plus noire.
Ah ! Dieu ! peut-on former un si cruel projet ?
Du plus affreux roman je me vois le sujet.
Doligni pere.
Elle ne sçait donc pas sa véritable histoire ?
Mr. Argant.
Eh ! non. Vous me jettez dans un autre embarras.
Marianne.
Je veux sçavoir de qui j’ai reçu la naissance.
Remettez-moi sous leur puissance ;
Quels que soient mes parens…
Mr. Argant.
Dans peu tu le sçauras.
Marianne.
Parlez ; je ne veux plus languir dans cette attente.
Je vais m’aller jetter aux genoux de ma tante…
Quel nom m’échappe encor !
Doligni pere.
Elle vient de partir.
Mr. Argant.
Attends.
Marianne.
La fin n’en peut être trop prompte.
Mr. Argant.
Crains d’apprendre ton sort.
Marianne.
De nourrir plus long-tems l’opprobre où je me vois.
Mr. Argant.
Modere donc un peu les accens de ta voix.