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Scène III.

MONROSE, ARAMONT.
Monrose.

On m’arrête ! & déjà l’on me traite en coupable !
On m’enchaîne au forfait dont on me croit capable !
Mes fers me font horreur.

Aramont.

Mes fers me font horreur.D’où vient cet accident ?
Dornane aura parlé. C’est un homme imprudent.
Vous aurez, devant lui, projeté votre fuite.
Ce bruit vous aura nui. La Cour en est instruite :
Et voilà ce qui fait qu’on s’assure de vous.

Monrose.

Comme d’un criminel ?

Aramont.

Comme d’un criminel ?Vous les confondrez tous.

Monrose.

Eh ! comment les confondre ? Est-il en ma puissance ?
Le crime se défend bien mieux que l’innocence.
Quelle preuve opposer ? Où pourrai-je en trouver ?

Aramont.

Votre ruine même.

Monrose.

Votre ruine même.Eh ! comment la prouver ?