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Aramont.

Le Destin a comblé toutes ses injustices.

Monrose.

Depuis quand l’innocence a-t-elle des complices ?
Ce nom convient au crime. Eh ! quel est donc le mien ?

Aramont.

Il est imaginaire.

Monrose.

Il est imaginaire.Ah ! ne me cache rien.
Quel que soit mon destin, je sçaurai m’y soumettre :
Dis…

Aramont.

Dis…Dornane m’écrit : jugez-en par sa lettre.
(Il lit.)
« Je t’écris à la hâte : Ariste, non content
» Des biens de notre ami, lui ravit sa Maîtresse ;
» Il l’a fait demander : le fait est très-constant.
» Tu lui diras, en cas que cela l’intéresse.
» À propos, on le croit riche, & je te l’apprends.
» Entre nous, tu lui vaux cette galanterie.
» On l’accuse d’avoir détourné… tu m’entends ?
» Fais finir au plutôt cette plaisanterie. »

Monrose.

Je suis riche !

Aramont.

Je suis riche !On le dit.

Monrose.

Je suis riche !On le dit.Comment ? Explique-moi…
Et je suis accusé d’avoir détourné ?… Quoi ?