Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Monrose.

Je l’ai cru.Non : jamais je n’en eus le dessein.
Hélas ! c’est lui porter un poignard dans le sein.

Aramont.

C’est pour son bien. Ma foi, j’ai cru faire merveilles.

Monrose.

Ne me propose point des excuses pareilles…
Mais à qui dois-je donc imputer ce bienfait ?



Scène VI.

MONROSE, ARAMONT, DORNANE.
Dornane, à Monrose.

Tu grondes le Baron ! C’est toujours fort bien fait.
(à Aramont.)
Pardonne, si je viens troubler la vespérie.
(à Monrose.)
Sçait-tu ce qui m’arrive ? Écoute, je te prie…
Je n’en puis revenir. C’est pour ton Régiment.
Je pouvois me flatter d’en avoir l’agrément.
Je vais, chez qui tu sçais, en faire la poursuite :
Je me nomme : on m’annonce, & j’entre tout de suite.
Il me voit ; il se leve ; & d’un air prévenant
Il m’embrasse, & me fait un accueil surprenant.
Je le tire à quartier ; je lui fais ma semonce.
Mon homme alors se trouble ; & voici sa réponse :