Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un tendre souvenir me tiendra lieu du reste.

Hortence.

On voudroit détourner cet avenir funeste…
Monsieur, vous n’êtes pas si fort abandonné…
À des vœux impuissans l’on ne s’est pas borné…
Si le sort vous poursuit… (à part.)
Si le sort vous poursuit… Ô Ciel ! que vais-je faire ?
(à Monrose.)
Vous verrez que l’amour ne vous est pas contraire.
(lui donnant la lettre.)(à part.)
Tenez… Ma fermeté commence à succomber.
(à Monrose.) (à part.)
Lisez… À ses regards il faut me dérober.



Scène XVI.

MONROSE, ARAMONT.
Monrose, le billet à la main.

Hortence se déclare.

Aramont.

Hortence se déclare.On se lasse de feindre ;
On vous aime.

Monrose.

On vous aime.Voilà ce que j’avois à craindre.

Aramont.

À craindre ? Votre cœur n’en est-il plus charmé ?

Monrose, avec vivacité.

Ne me parle jamais d’aimer, ni d’être aimé.