Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toute sa fermeté se change en désespoir.
Sans détourner les yeux, il n’a pas pû me voir ;
Il m’a caché des pleurs, que sans doute il dévore :
J’en ai versé moi-même ; … & j’en répands encore.

Hortence.

Ah ! c’est trop m’attendrir, & me désespérer.

Clorine.

En l’apprenant, j’ai cru que j’allois expirer.

Hortence, à part.

Quel bonheur ! j’ai sauvé ce qui m’est nécessaire.

Clorine.

Qu’allez-vous devenir ?

Hortence.

Qu’allez-vous devenir ?Ce sera mon affaire.

Clorine.

J’envisage pour vous quelques soulagemens,
Qui pourront…

Hortence.

Qui pourront…Qui sont-ils ?

Clorine.

Qui pourront… Qui sont-ils ?Ce sont vos diamans.
Vous en avez ; ils sont d’un prix considérable.
Du moins, vous vous ferez un sort moins déplorable.

Hortence.

Le Baron, par hazard, sauroit-il mon état ?

Clorine.

La nouvelle n’a fait encore aucun éclat.
Il peut n’en rien savoir.