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Clorine.

Ariste…Eh bien, Ariste ?

Hortence.

Ariste… Eh bien, Ariste ?Il a fait son possible…

Clorine.

C’est-à-dire, qu’enfin cet homme a deviné ?

Hortence.

J’en serois accablée.

Clorine.

J’en serois accablée.Il s’est imaginé
Ce que depuis long-tems j’imagine moi-même.

Hortence.

Conçois-tu ses desseins ? D’où vient ce soin extrême,
Dis ?

Clorine.

Dis ?C’est pour contenter certains vouloirs malins,
Où naturellement les hommes sont enclins :
Ils ont tous la fureur de savoir nos foiblesses.

Hortence.

Je me flatte d’avoir éludé ses finesses.

Clorine.

Et que sçait-on ? Peut-être il vous trouve à son goût.

Hortence.

Lui ?

Clorine.

Lui ?Mon Dieu ! Pourquoi non ? Il faut s’attendre à tout,
Quand on a, comme vous, tant d’attraits en partage.

Hortence.

Va, tu n’y songes pas : c’est un homme trop sage.