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Clorine.

Hortence s’en va donc ?Oui, Monsieur, sans remise,
Elle rentre au Couvent où le défunt l’a prise.
Il l’avoit fait venir pour la former un peu,
Avant que de lui faire épouser son neveu.
Elle y seroit déjà retournée au plus vîte,
Si l’éternelle tant attachée à sa suite,
N’avoit été malade. Elle se porte mieux…

Aramont.

Tant pis.

Clorine.

Tant pis.Et nous faisons aujourd’hui nos adieux.

Aramont.

Cette vieille radote ; & ta maîtresse rêve.

Clorine.

En quoi ?

Aramont.

En quoi ?C’est aujourd’hui que le scellé se leve.
Hortence a tous ses biens.

Clorine.

Hortence a tous ses biens.Quelqu’un en prendra soin.
À quoi serviroit-elle ? On n’en a pas besoin.

Aramont.

Elle est riche, & très-riche.

Clorine.

Elle est riche, & très-riche.Oui, Monsieur, je l’espere.

Aramont.

Ah ! je vous en réponds. D’autant plus que son pere
N’avoit point d’Intendant. C’étoit un vieux Marin,
Qui, pour être par-tout Maître de son destin,