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Je veux que ce portrait serve à vous réunir.
Oui, Monsieur, je sçaurai vous forcer à venir
Le remettre vous-même entre les mains d’Hortence.
Alors ils se verront. L’amour d’intelligence
Les mènera plus loin qu’ils ne veulent tous deux.
Au reste, puisse-t-il avoir un sort heureux !
Espérons que la Cour lui sera moins contraire.
Il va lui-même agir. C’est le point nécessaire ;
Car… ses amis ont beau le servir de leur mieux ;
L’un d’eux n’est qu’un bon-homme, ardent, officieux,
Qui tracasse, & qui veut toujours être de fête :
L’autre n’a que du faste & du vent dans la tête.



Scène III.

ARAMONT, CLORINE.
Aramont, derrière le théâtre, à voix haute.

Eh bien ! où sont-ils donc fourrés ? Hola, quelqu’un ?

Clorine.

Bon ! voici justement notre vieil importun !
Qu’il va bien signaler son zele impitoyable !

Aramont.

Quand le maître est dehors, les valets sont au diable.
C’est Clorine ! Eh ! parbleu, je la trouve à propos.
J’avois à vous parler. J’aurai fait en deux mots.
Hortence s’en va donc ?