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Ce seroit m’exposer à ses premiers transports ;
Et j’ai, pour en mourir, assez de mes remords.

Damon.

Ce qui vient d’arriver te prouve le contraire ;
La douceur de Constance a dû te satisfaire.
Quel autre auroit ainsi ménagé son époux ?
Je suis sûr que vos cœurs s’entendent mieux que vous.

Durval.

Trop de timidité me punit & la venge.

Damon.

C’est une cruauté…

Durval.

C’est une cruauté…Ma foiblesse est étrange :
Mais enfin… Quelqu’un vient. C’est Florine, je crois ?
Je te laisse ; sers-moi pour la derniere fois.

(Il sort.)



Scène II

DAMON, FLORINE, éloignée.
Damon.

Que l’amour-propre abonde en mauvaises défaites,
Quand il faut réparer les fautes qu’on a faites !…
S’il me désavouoit ?… Ah ! trop cruel ami !…
N’importe, il faut encor faire un effort pour lui.