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Je lui donne un moyen de me mieux abuser,
Et, quand il le voudra, de se mieux excuser.
Je veux lui demander ce qu’il faut que je fasse
Des présens qu’on m’a faits, & qu’il m’en débarrasse :
Je veux entre ses mains remettre cet écrin.

Florine.

Vous en aurez, Madame, encore du chagrin ;
Ce ne sera, pour lui, que des galanteries :
Il vous éconduira par des plaisanteries,
Comme il a déjà fait : vous aurez la douleur
De ne le pas trouver sensible à son honneur.

Constance.

Tu le crois ?… Il est vrai… j’y serois trop sensible ;
Mon cœur, que je contiens dans un calme pénible,
Pour la première fois ne m’obéiroit plus,
Et j’en aurois après des regrets superflus.
Fuyons l’occasion, peut-être inévitable,
De trouver mon époux encore plus coupable.
Je ne le verrai point… Je m’en prive à regret…
Et toi, prends cet écrin ; tu connois l’indiscret…
Que je le hais !

Florine.

Que je le hais !Lequel ?

Constance.

Que je le hais !Lequel ?Ah ! tu me désespères !

Florine.

Je vous l’ai dit, Madame, ils sont deux téméraires.

Constance.

Que ce soit l’un ou l’autre, il n’importe. Au surplus