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(En montrant un paquet de lettres.)
Un inconnu m’apporte une preuve trop sûre
Des mépris d’un ingrat, & d’un nouveau parjure.
Une rivale indigne, & barbare à la fois,
M’avertit que Durval, qui vivoit sous ses lois,
La quitte, la trahit pour prendre d’autres chaînes…
Est-ce elle qu’il trahit ? Et pour surcroît de peines,
Il semble qu’on se plaise encore à redoubler
(En montrant l’écrin.)
Ces indignes présens, dont on veut m’accabler.



Scène III.

CONSTANCE, FLORINE.
Constance.

As-tu trouvé Durval ?

Florine.

As-tu trouvé Durval ?Non, ma recherche est vaine.

Constance.

Quel fâcheux contre-tems !

Florine.

Quel fâcheux contre-tems !On dit qu’il se promene.

Constance.

Je l’attendrai. Je veux m’expliquer avec lui :
Je ne puis plus souffrir l’excès de mon ennui.

Florine.

Oui, Madame, éclatez, cessez de vous contraindre :
Quand on n’est plus aimée, il faut se faire craindre.