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Argant.

Non.C’est donc cette actrice ?

Clitandre.

Non.C’est donc cette actrice ?Eh ! non, aucunement.

Constance.

Mais ne seroit-ce point son épouse qu’il aime ?

Argant.

Sa femme !

Clitandre.

Sa femme !Et vraiment oui, c’est sa femme, elle-même…

Argant.

Ce sont contes en l’air qu’il vient vous faire ici.

Clitandre.

Pardonnez-moi.

Durval, à Damon.

Pardonnez-moi.Sainfar aime sa femme aussi.

Damis, à Constance.

On vous en avoit dit quelque mot à l’oreille ;
On ne devine pas une énigme pareille.

Constance, avec un peu de fierté.

Pour peu qu’on soit sensé, l’on devine le bien…
Mais vous vous étonnez fort à propos de rien :
C’est un cœur égaré que le devoir ramene,
Que l’amour fait rentrer dans sa première chaîne,
Qui n’a jamais trouvé de vrais plaisirs ailleurs,
Et qui veut être heureux en dépit des railleurs.
Je crains que ma présence ici ne vous déplaise,
Je vous laisse railler & médire à votre aise.