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Durval, bas, & vivement, à Damon.

Cher ami, n’en fais rien, ou crains mon désaveu.

Constance, etonnée, s’approchant d’eux.

Qu’avez-vous ?

Durval, un peu remis.

Qu’avez-vous ?Ce n’est rien. J’ai peine à le réduire…
C’est à votre sujet… il faut vous en instruire…
Sachez donc un secret… vous ne le croirez pas…
Vous voyez devant vous…

Constance.

Vous voyez devant vous…Eh ! bien ?

Durval.

Vous voyez devant vous…Eh ! bien ?Notre embarras…
Oui, vous voyez… quelqu’un qui n’ose plus attendre…
Qui craint de compromettre un amour aussi tendre…
Mais… que ne pouvez-vous lire au fond de son cœur…

Constance.

Vous parlez de Damon ?

Durval, vivement.

Vous parlez de Damon ?Justement.

Damon.

Vous parlez de Damon ?Justement.Quelle erreur !
En vérité, Madame, il parle de lui-même.

Durval.

Non, il me fait parler… voyez son trouble extrême…
Il est timide, il craint de vous trop rabbaisser…
Il n’ose vous prier de vous intéresser
À son bonheur.

Damon.

À son bonheur.Bourreau !