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Durval.

Il n’est jamais de trop.On vous a demandée.

Damon.

L’on a dit que Madame étoit incommodée.

Constance, à Durval.

Je l’ai feint, & je viens vous en rendre raison.

Durval, avec douceur.

Vous ne m’en devez rendre en aucune façon.

Constance.

Hélas ! j’avois besoin d’un peu de solitude.
Vous sçavez le sujet de mon inquiétude ;
Elle augmente sans cesse, & je crains tous les yeux.
Depuis que l’on m’a fait ces dons injurieux,
Je n’en puis sans douleur envisager la suite ;
Je crains d’autoriser une indigne poursuite…

Durval.

Est-ce pour ces présens ? On sçaura vos refus.

Constance.

Ah ! j’étais respectée, & je ne le suis plus.

Durval, l’embrasse, & tendrement.

Rassurez-vous, c’est moi… qui… me charge du blâme.

Constance.

J’en mourrai de douleur.

Durval, avec trouble.

J’en mourrai de douleur.Cela suffit, Madame…
(à Damon.)
Je ne sçais où j’en suis.

Damon, bas, à Durval.

Je ne sçais où j’en suis.Il faut t’aider un peu.