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Scène VIII.

CONSTANCE, SOPHIE, FLORINE.
Sophie, à Constance.

Eh ! bien, que dites-vous de cette complaisance ?

Florine.

Cet époux dans la vie apporte assez d’aisance.

Constance, après avoir rêvé.

N’est-ce point mon époux qui m’a fait ces présens ?

Florine.

Des époux ne font pas des tours aussi plaisans ;
Pour qui les prenez-vous ? Ne croyez point, Madame,
Qu’un mari soit jamais prodigue envers sa femme ;
Il lui donne à regret, toujours moins qu’il ne faut,
Et lui fait tout valoir cent fois plus qu’il ne vaut.
Mais nous avons ici Damis avec Clitandre,
Galans déterminés, prêts à tout entreprendre ;
Je crois qu’on en pourroit accuser ces Messieurs.

Sophie.

As-tu quelque soupçon ?

Florine.

As-tu quelque soupçon ?J’en ai même plusieurs.

Sophie.

Je ne puis rien comprendre à cette indifférence.
Se peut-il qu’un époux ait tant de tolérance ?