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Constance.

Ce que vous m’apprenez a lieu de me surprendre…
Il m’est bien douloureux d’avoir à vous apprendre
Le trop juste sujet de ma confusion.
Que je suis malheureuse !

Durval.

Que je suis malheureuse !À quelle occasion ?

Constance.

Ah ! je n’aurois jamais prévu, lorsque j’y pense,
Que l’on pût avec moi prendre tant de licence.

Durval, contrefaisant l’étonné.

Vous parlez de licence ! en quoi donc, s’il vous plaît ?

Constance.

J’ignore absolument… Je ne sçais ce que c’est…
En un mot…

Durval.

En un mot…Achevez… mais qui vous en empêche ?

Constance.

Cet habit… ces chevaux, avec cette caleche…

Durval.

Eh ! bien ?

Constance.

Eh ! bien ?S’ils sont chez moi…

Durval.

Eh ! bien ?S’ils sont chez moi…C’est une vérité.

Constance.

Quelqu’un aura sans doute eu la témérité…
Mais c’est assez, je crois que vous devez m’entendre.

Durval.

Oui, Madame, il n’est pas difficile à comprendre