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Constance… mais qui diable y pourroit rien comprendre ?
En attendant, je sçais le parti qu’il faut prendre.
Vous m’avez entendu, Madame, heureuse ou non.
Quant à vous, je m’en vais remercier Damon…
Mesdames, à votre aise ; il ne faut point se rendre :
Ferme, continuez à ne vous pas entendre.

(Il sort.)



Scène V

CONSTANCE, SOPHIE.
Constance, à Sophie.

Qu’avez-vous fait ?

Sophie, en rêvant.

Qu’avez-vous fait ?Damon n’osera s’en aller.

Constance.

Ah ! sophie, on croira que je vous fais parler.
Une épouse plaintive est encor moins aimable ;
Je le disois.

Sophie.

Je le disois.En quoi suis-je donc si coupable ?
Oui, ma chere Constance, il est vrai, je n’ai pû
Me contraindre. Quel tort fais-je à votre vertu ?
Vous êtes à vous-même un peu trop rigoureuse ;
Tant de délicatesse est fausse ou dangereuse.
Quoi ! parce qu’un perfide aura le nom d’époux,