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Sophie.

Après ce que Madame a dû vous confier,
Votre dessein n’est plus de me sacrifier.

Argant.

Moi, te sacrifier ! Quand je veux au contraire
Te donner pour époux quelqu’un qui t’a sçu plaire ;
Damon ?

Sophie.

Damon ?Qui vous a fait ces confidences-là ?

Argant.

Hé ! c’est apparemment Madame que voilà,
Qui t’approuve, & qui croit qu’une fille à ton âge
Doit commencer d’abord par un bon mariage.

Sophie.

Oui, s’il en étoit un.

Argant.

Oui, s’il en étoit un.Parbleu, c’est pour ton bien,
Pour te faire jouir d’un sort pareil au sien.

Sophie.

Quoi ! vous me souhaitez un semblable partage !
(En montrant Constance.)
Madame est donc heureuse ?

Argant.

Madame est donc heureuse ?On ne peut davantage.

Sophie.

Est-ce elle qui le dit ?

Constance.

Est-ce elle qui le dit ?Je dois en convenir.

Sophie.

Voilà des nouveautés qu’on ne peut prévenir.