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Damon, à part, en sortant.

Quelle épouse peut rendre un époux plus heureux ?
Que Durval devroit bien y borner tous ses vœux !



Scène II.

CONSTANCE seule.

Faut-il que mon époux ne fasse aucun usage
Des conseils d’un ami si fidèle & si sage ?
Me verrai-je toujours dans l’embarras cruel
D’affecter un bonheur qui n’a rien de réel ?…
Oui, je dois m’imposer cette loi rigoureuse ;
Le devoir d’une épouse est de paroître heureuse.
L’éclat ne serviroit encor qu’à me trahir ;
D’un ingrat qui m’est cher, je me ferois haïr :
Du moins, n’ajoutons pas ce supplice à ma peine ;
Son inconstance est moins affreuse que sa haine.



Scène III.

CONSTANCE, ARGANT.
Constance.

Vous m’avez ordonné de vous attendre ici,
Sans quoi je vous aurois prévenu.

Argant, d’un ton fâché.

Sans quoi je vous aurois prévenu.Me voici.