Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 1.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Geronte.

Allez.

Orphise.

Allez.Quoi ? Voulez-vous deshonorer Silvie.

Damon.

Moi, la deshonorer ? En quoi, je vous supplie ?
Ah ! Silvie auroit tort de se plaindre de moi.
Je fais ce qu’elle veut ; & je lui rends sa foi.
Elle a fait trop long-tems le malheur de ma vie.
Quand on ne s’aime point, aisément on s’oublie.

Geronte.

Quand on ne s’aime point ?

Orphise.

Quand on ne s’aime point ?Pour le coup, je m’y perds.

Damon.

On cherche volontiers à sortir de ses fers.

Orphise.

Ceci ne laisse pas d’être incompréhensible.
Pour qui donc votre cœur étoit-il si sensible ?
Léonore n’est point l’objet de vos amours ?

Damon.

Léonore est l’objet que j’aimerai toujours.

Orphise.

Nous extravaguons tous.

Geronte.

Nous extravaguons tous.Je m’en doutois, Madame.
Ma niéce est cependant l’objet qui vous enflamme ?
L’équivoque des noms a pû nous embrouiller ;
Mais l’histoire en seroit trop longue à détailler.