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Geronte.

Je dois à Léonore un petit compliment ;
Je vais m’en acquitter.

Orphise.

Je vais m’en acquitter.Eh ! de grace, un moment.

Geronte.

À votre appartement, je me suis fait écrire.
Si vos gens sont exacts, ils pourront vous le dire.

Orphise.

Certes, pour un époux l’accueil est très-galant ;
Après un mois d’absence, il est fort consolant.

Geronte.

Nous nous retrouverons ; & plutôt dix fois qu’une.
Ne nous imposons point une gêne importune,
Ni ces empressemens follement amoureux,
Ridicules à l’âge où nous sommes tous deux.

Orphise.

Monsieur, parlez du vôtre.

Geronte.

Monsieur, parlez du vôtre.Oui, dans l’âge où nous sommes,
Vous croyez que le tems ne vieillit que les hommes ?

Orphise.

Autrefois…

Geronte.

Autrefois…Est passé pour ne plus revenir.

Orphise.

Et vous anticipez toujours sur l’avenir.
Monsieur, entendons-nous une fois dans la vie.