fait l’éloge pompeux de tes moyens pour égarer le peuple, et pour te placer à la tête du gouvernement. Le citoyen d’Arbesse, député à la convention, a été souvent témoin de ces conversations, et je lui rends la justice de croire qu’il est assez bon citoyen pour ne pas démentir ces faits. Au reste, j’ai d’autres témoins qui pourroient venir à l’appui de ce que j’avance. Je reviens à cet homme et au sieur Lajousky.
Vous voyez, me dit-il, si on l’a mis en état d’arrestation ; et changeant tout-à-coup de langage, il m’assura qu’il ne connoissoit pas le sieur Lajouski ; qu’à peine il l’avoit entrevu ; que s’il le voyoit, il ne le reconnoîtroit pas. Trois jours après cette explication, il m’engagea à rester chez moi, me disant qu’il avoit beaucoup de choses à me dire. Je le lui promis ; mais je fus obligée de sortir pour une heure, et revenant chez moi je le rencontrai avec le sieur Lajousky, au bas du Pont-Neuf. Quelle fut ma surprise et celle de cet homme ! Le sieur Lajousky, que je connoissois de longue date, puisque mon fils étoit dans ton corps d’ingénieurs qu’il commandoit, détourna le visage. Je laissai cet homme qui m’en avoit si horriblement imposé. Dans sa confusion, je vis le crime, je reconnus tout enfin. Je continuai mon chemin avec assez d’agitation.