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en liberté dimanche soir, après l’avoir retenu depuis le lundi soir précédent dans une captivité fort pénible pour le prisonnier, qui était obligé de changer à chaque instant de lieu de résidence. Rob-Roy lui rendit ses livres, ses papiers, ses billets, mais il garda l’argent.

« Je suis de tout mon cœur, monsieur,

« Votre très-humble serviteur,
« Montrose. »




NOTE III.


DÉFI PAR ROB-ROY
Rob-Roy à haut et puissant prince James, duc de Montrose.

« Par considération pour le courage et la bonne renommée de Votre Grâce, sachez que le seul moyen de garder l’une et de prouver l’autre, c’est de traiter Rob-Roy comme il le mérite, en désignant la place et les armes qui vous conviennent, afin que vous puissiez détruire votre ennemi invétéré, ou mettre un terme à votre vie languissante en périssant glorieusement de sa main. Pour que des censeurs ou des flatteurs impertinents ne me décrient pas comme ayant provoqué un homme qui est réputé un si grand poltron, sachez que je consens à ce que les deux plus intrépides soutiens de l’honneur du duc et le capitaine de sa bande se joignent à lui dans le combat. Votre Grâce alors pourra se dispenser de porter plainte contre moi, et de demander des troupes pour me poursuivre comme un renard, sous prétexte que l’on ne peut me trouver sur terre. Ceci épargnera à Votre Grâce et aux troupes la peine de me chercher, si toutefois votre amour de la gloire vous porte à saisir cette précieuse occasion que vous offre Rob-Roy de lui ôter la vie ou de perdre la vôtre. Mais si la piété, la prudence ou la lâcheté de votre Grâce la font reculer devant cette entreprise digne d’un gentilhomme, que votre amour de la paix vous engage du moins à me rendre ce que vous m’avez volé en abusant tyranniquement de l’avantage de votre position. Autrement, attendez-vous à périr de la main d’un homme déterminé, et avertissez vos amis de ne plus compter sur la politesse avec laquelle nous les avons souvent renvoyés, sans autre dommage que la perle de leurs armes. Toutes leurs supplications ne leur obtiendront pas cette faveur. Ainsi Votre Grâce peut accepter la paix,