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COPIE
DE LA LETTRE DE GRAHAME KILLEARN,
renfermée dans la précédente.


« Chapellarroch, 19 novembre 1716.

« Avec la permission de Votre Grâce, je suis contraint par ordre de Robert Roy, dont j’ai le malheur d’être en ce moment prisonnier, à vous importuner de la présente. Je laisse au porteur le soin de vous dire comment on s’est emparé de moi, et me borne simplement à vous exposer en peu de mots les conditions de Rob-Roy, qui veut que Votre Grâce lui donne reçu des sommes qu’il lui doit, qu’elle lui paie une somme de 3,400 marcs pour les pertes et dommages qu’il a éprouvés tant à Craigrostown qu’à sa maison d’Auchinchisallen ; que Votre Grâce lui donne sa parole de ne pas le vexer ni le poursuivre à l’avenir ; en attendant quoi il m’a emmené, moi et tout l’argent que j’ai reçu aujourd’hui, et mes livres, et tous les billets non encore soldés. La somme que j’ai reçue aujourd’hui, d’après le compte exact que j’en ai su faire en présence de vos fermiers, monte à 3,227 livres 2 sh. 8 d. écossais, dont j’ai donné des reçus. J’attends la réponse de Votre Grâce et suis toujours

De Votre Grâce le très-obéissant, tres-fidèle
et très-humble serviteur,
« Signé John Grahame. »




LE DUC DE MONTROSE À —,
sur la mise en liberté de Killearn.


28 novembre 1716

« Monsieur, vous ayant informé par ma dernière, du 21 courant, de ce qui était arrivé à mon ami M. Grahame de Killearn, j’ai la joie de vous annoncer maintenant qu’hier au soir je fus agréablement surpris en le voyant arriver ici, et me donner les premières nouvelles que j’ai eues de lui depuis son enlèvement. Il paraît que Rob-Roy, en examinant la chose de plus près, trouva qu’il n’accommoderait pas ses affaires en retenant Killearn prisonnier, qu’au contraire cela l’exposerait davantage aux rigueurs du gouvernement. En conséquence, il trouva à propos de le mettre