Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/283

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pas… Mais cela n’empêche pas, monsieur Owen, que je ne sois très-affligé de votre détention ; et je demande comment vous, qui êtes un homme actif et entendu en affaires, vous pourrez venir à bout de vous tirer d’embarras et de nous couvrir tous, nous autres créanciers (comme j’ai grand espoir que vous le ferez), si l’on vous tient renfermé ici dans la prison de Glasgow. Maintenant, monsieur, si vous pouviez trouver une caution judicio sisti, c’est-à-dire qui garantît que vous ne fuirez pas du pays et que vous comparaîtrez devant les cours de justice pour dégager votre caution, quand vous y serez appelé, vous pourriez être mis en liberté ce matin même.

— M. Jarvie, dit Owen, si quelque ami voulait me servir de caution à cet effet, je ne doute pas de pouvoir employer ma liberté utilement pour la maison et pour tous ceux qui sont en relation avec elle.

— Fort bien, monsieur ; mais il faudrait que cet ami pût compter sur votre présence quand vous serez appelé pour venir le délier de son engagement.

— Excepté le cas de mort ou de maladie, il pourrait être aussi certain que je comparaîtrais, qu’il est sûr que deux et deux font quatre.

— Eh bien, monsieur Owen, je n’en doute pas, et je vais vous le prouver. Je suis un homme prudent, cela est bien connu, et industrieux, toute la ville peut l’attester. Je sais gagner mes écus, conserver mes écus et compter mes écus, aussi bien qu’aucun négociant de Salt-Market, ou même de Gallowgate. Je suis de plus un homme prudent comme mon père le diacre l’était avant moi ; mais plutôt que de voir un brave et honnête homme, qui entend les affaires et désire être juste envers chacun, retenu de cette manière par les pieds, et placé dans l’impossibilité de rien faire pour lui et pour les autres, parbleu ! je lui servirai de caution moi-même ; mais vous vous rappellerez, monsieur Owen, que c’est une caution judicio sisti, comme le dit notre greffier, et non pas judicatum solvi. Vous ferez attention à cela ; car cela fait une grande différence. »

Owen l’assura que dans la position des affaires, il ne pouvait pas s’attendre à ce que personne lui servît de caution pour le paiement réel des dettes, qu’au surplus les créanciers ne couraient aucun risque de perdre, et que lui, Owen se présenterait infailliblement devant le juge quand il en serait requis.