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mond, Campbell, Graham, Buchanan, Stewart, et autres ; mais, toujours prêts à confondre leurs intérêts, à se prouver leur mutuel attachement, ils étaient encore le clan Gregor, unis ensemble pour la défense comme pour l’attaque, et menaçant d’une vengeance générale quiconque commettrait un acte de violence contre l’un d’entre eux.

Ils continuèrent leurs déprédations avec autant d’audace qu’avant l’époque où la force des lois les avait dispersés et proscrits. C’est ce que prouve le préambule du statut de 1633, (chapitre 30), où il est dit : Que le clan de Mac-Gregor, qui a été dispersé et réduit à la tranquillité par les soins et la prudence du feu roi Jacques, d’éternelle mémoire, a cependant fait une nouvelle irruption dans les comtés de Perth, Stirling, Clakmannam, Monteith, Lennox, Angus et Mearns ; en considération de quoi le statut rétablit les incapacités ci-devant prononcées contre le clan, et donne une nouvelle commission pour faire exécuter les lois contre cette race de brigands et de rebelles.

Malgré les rigueurs inexcusables de Jacques Ier et de Charles Ier contre cette race infortunée, qu’on pendait furieuse en la proscrivant et qu’on punissait d’avoir cédé à des passions excitées avec adresse, les Mac-Gregor, pendant la guerre civile, s’attachèrent au parti de ce dernier monarque. Leurs bardes ont attribué ce dévouement au respect des Mac-Gregor pour la couronne d’Écosse, que leurs ancêtres avaient portée, assertion à l’appui de laquelle ils appellent les armoiries de la tribu, qui sont un pin en sautoir avec un glaive nu dont la pointe supporte une couronne royale. Mais, sans nier l’influence qu’ont pu avoir ces motifs, nous sommes disposés à croire qu’une guerre qui ouvrait les basses terres aux incursions des Mac-Gregor avait plus d’attrait pour eux que la cause des covenantaires, qui leur eût donné pour adversaires des Highlandais, aussi braves et non moins pauvres qu’eux. Patrick Mac-Gregor, leur chef, était fils d’un chef distingué, nommé Duncan Abbarach, auquel Montrose écrivit comme à son fidèle et très-intime ami, lui exprimant sa confiance en son dévouement et sa loyauté, et l’assurant qu’une fois les affaires de Sa Majesté remises sur un pied permanent et durable, les Mac-Gregor obtiendraient le redressement de leurs griefs.

À une époque plus éloignée de ces temps malheureux, nous voyons le clan de Gregor réclamer les privilèges des autres tribus, lorsqu’il reçoit du parlement d’Écosse l’ordre de repousser l’in-