Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donner, il faudra qu’elle se contente de son très humble serviteur.

— Des ordres ! umph ! Je crois que mademoiselle eût bien pu attendre une seconde exhortation. En vérité, j’avoue que mon esprit s’occupait tout entier à son édification. — Oh, parbleu ! répondit Joliffe, elle ira à l’église dimanche prochain ; et si Votre Révérence militaire veut bien encore nous prêcher, elle profitera de vos doctrines comme tout le monde. Mais les jeunes filles de nos environs n’écoutent pas les homélies en particulier… Qu’allons-nous faire maintenant ? Allons-nous visiter les autres chambres et voir le peu de vaisselle qui nous reste ? — Umph… non… il se fait tard, et la nuit est noire… Tu as sans doute un lit à me donner, l’ami ? — Un meilleur que tous ceux où vous avez jamais couché. — Et du bois, une lumière et quelque subsistance corporelle ? — Sans doute, » répliqua le garde mettant une activité prudente à satisfaire cet important personnage.

Au bout de quelques minutes, un grand chandelier fut placé sur une table en chêne. Le fameux pâté de venaison y fut servi sur une nappe éclatante de blancheur ; la cruche à l’eau-de-vie et un broc plein d’ale firent les pendants : le soldat s’assit alors tout simplement dans un grand fauteuil pour se mettre à table ; et sur son invitation, le garde prenant un siège aussi bas que possible, un tabouret, se mit de l’autre côté de la table. Mais nous les quitterons pour un moment, et les laisserons livrés à cette agréable occupation.