m’a assuré qu’il les avait vus tourner par le Mussel-Craig. Ma foi, lui ai-je dit, s’il en est ainsi, Davie, je crains que…
— Un almanach ! un almanach ! s’écria Oldbuck se levant fort alarmé : non, pas celui-ci, dit-il en repoussant un petit almanach de poche que sa nièce lui présentait. Grand Dieu ! pauvre chère miss Isabelle ! Cherchez-moi à l’instant l’almanach de Fairport. » Il fut apporté, consulté, et ajouta grandement à son agitation. « J’irai moi-même ; appelez le jardinier et le valet de ferme, qu’ils portent des cordages et des échelles ; dites-leur d’amener de l’aide avec eux ; qu’ils montent et suivent les rochers, et qu’ils les avertissent par leurs cris ; j’y cours moi-même.
— Mais que se passe-t-il donc ? s’écrièrent à la fois miss Oldbuck et miss Mac Intyre.
— La marée ! la marée ! répondit l’Antiquaire effrayé.
— Si nous envoyions Jenny chez Saunders Mucklebackit, lui dire de mettre son bateau en mer ; mais non, je vais y courir moi-même, dit vivement la jeune personne qui partageait tout l’effroi de son oncle.
— Très bien, ma chère, c’est la chose la plus raisonnable qui ait encore été dite ; hâtez-vous d’y courir. — Aller par les sables ! dit-il en prenant sa canne et son chapeau ; a-t-on jamais entendu parler d’une telle extravagance ? »
CHAPITRE VII.
LA TEMPÊTE.
La nouvelle de Davie Dibble, qui avait répandu une alarme si générale à Monkbarns, n’était que trop exacte. Sir Arthur et sa fille étaient partis, comme ils se le proposaient, d’abord par la grande route ; mais quand ils eurent atteint le commencement de l’allée bordée de haies, qui d’un côté servait en quelque sorte d’avenue à la maison de Monkbarns, ils aperçurent, à peu de distance devant