Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/439

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— Le major Neville, répondit le jeune militaire.

— Et qui diable est le major Neville ? demanda l’Antiquaire.

— Monsieur Oldbuck, dit sir Arthur, c’est un jeune officier véritablement très distingué ; vous vous souviendrez sans doute d’avoir vu son nom fréquemment dans les papiers. Mais je suis bien aise d’apprendre à monsieur Mac Intyre qu’il ne lui est pas nécessaire de quitter Monkbarns pour aller le voir, car mon fils m’écrit que le major doit venir avec lui à Knockwinnock ; et je n’ai pas besoin de dire que je serais charmé de faire faire connaissance à ces deux messieurs, à moins pourtant qu’ils ne l’aient déjà faite.

— Non, dit Hector, je ne le connais pas personnellement, mais j’ai eu occasion d’entendre souvent parler de lui, et je suis lié avec plusieurs de ses amis, du nombre desquels est le capitaine Wardour. Cependant il faut que j’aille à Édimbourg, car je vois que mon oncle commence à avoir assez de moi, et je crains moi-même…

— D’avoir assez de lui, dit Oldbuck ; j’ai peur que ce ne soit pas d’aujourd’hui. Mais vous oubliez donc que nous approchons de ce fameux 12 d’août, et que vous êtes engagé à vous joindre à la chasse qui doit avoir lieu sur les terres de lord Glenallan pour le tourment de la paisible race ailée.

— C’est vrai, c’est vrai, mon oncle, je l’avais oublié, s’écria le mobile Hector ; mais excusez-moi, vous m’avez dit quelque chose tout à l’heure qui avait banni de ma tête toute autre pensée.

— Sous le bon plaisir de Vos Honneurs, » dit le vieil Édie en avançant sa tête blanche en dehors du paravent derrière lequel il s’était abondamment régalé de viande froide et de bière ; « sous le bon plaisir de Vos Honneurs, je vous apprendrai quelque chose qui retiendra le capitaine parmi nous tout aussi bien que la chasse. N’avez-vous pas entendu dire que les Français allaient faire une descente ?

— Les Français ? vieux fou ! s’écria Oldbuck.

— Je n’ai pas eu le temps de la semaine, dit sir Arthur Wardour, de parcourir ma correspondance de gouverneur de la côte. En général, je me suis fait une loi de ne m’en occuper que le mercredi, excepté dans les cas pressans, car je fais tout avec ordre ; mais d’après un coup d’œil jeté sur mes lettres, j’ai vu effectivement qu’on n’était pas sans alarme.

— Sans alarme ! dit Édie ; ma foi, il font qu’il y ait de l’alarme, car le prévôt s’est dépêché de faire mettre un fanal sur le sommet d’Halket, ce qui aurait dû être mis depuis six mois ; et celui que le