Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/430

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autrement. Je vous suivrai pour voir avec vous quel moyen nous pourrons ensuite prendre. Mon neveu escortera miss Wardour à Monkbarns, où j’espère qu’elle voudra bien fixer sa résidence jusqu’à ce que ces désagréables affaires soient arrangées.

— J’irai avec mon père, monsieur Oldbuck, dit miss Wardour avec fermeté ; j’ai préparé ses effets et les miens. Je suppose qu’on nous permettra de nous servir de la voiture ?

— Je ne m’opposerai à rien de ce qui sera raisonnable, dit l’huissier ; je l’ai commandée, et elle est à la porte. Je monterai sur le siège avec le cocher. Je n’ai pas le désir de vous importuner de ma présence, mais deux de mes gens suivront à cheval.

— Je suivrai aussi, » dit Hector, qui sortit pour s’assurer d’un cheval.

« Il faut donc que nous partions ? dit l’Antiquaire.

— Pour la prison, dit le baronnet avec un soupir involontaire. Eh bien, après tout, continua-t-il d’un ton qu’il cherchait à rendre gai, c’est seulement une maison dont on ne peut sortir ! Supposons un accès de goutte, et Knockwinnock serait pour moi la même chose. C’est cela, Monkbarns ; nous dirons que c’est un accès de goutte, et encore qui n’est pas accompagné de la maudite douleur. »

Mais, tout en parlant ainsi, ses yeux se gonflaient de larmes, et le son entrecoupé de sa voix montrait à quel point lui coûtait cette affectation de gaîté. L’Antiquaire lui serra la main, et comme les banians indiens qui arrêtent les conditions d’un marché important par des signes, et tandis qu’ils causent en apparence de choses indifférentes, sir Arthur, par le serrement convulsif de sa main, exprima en retour à son ami et sa reconnaissance et les angoisses secrètes qui le déchiraient. Ils descendirent à pas lents le magnifique escalier, chaque objet qui leur était familier semblant se présenter d’une manière plus frappante et s’animer d’un nouvel intérêt aux yeux du malheureux père et de sa fille, comme s’ils devaient attirer leur attention pour la dernière fois.

Au premier palier, sir Arthur parut trop ému pour continuer ; mais voyant que l’Antiquaire le regardait avec inquiétude, il dit avec une dignité affectée : « Oui, monsieur Oldbuck, on peut pardonner au descendant d’une ancienne famille, au représentant de ce Richard Main-Rouge et de Gamelyn de Guardover, de pousser un soupir en quittant le château de ses pères, entouré d’une semblable escorte. Lorsque je fus envoyé à la Tour en 1745, avec feu