Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/442

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pour lui-même, et de faire sa paix avec le gouvernement à l’aide d’anciennes liaisons qui subsistaient encore entre lui et les ministres, par suite du poste qu’il avait occupé dans l’administration. » — « Et mon oncle, mon cher oncle ? » — « Hors de danger, tout à fait hors de danger. Il est vrai (en regardant la date du journal) que vers cette époque il courut un bruit ridicule, mais absolument faux. Sir Éverard est reparti pour Waverley-Honour, n’ayant plus d’inquiétude qu’à votre sujet. Mais vous-même vous êtes en péril… votre nom est sur toutes les listes de coupables ; des mandats d’arrêt sont lancés contre vous… Comment et depuis quand êtes-vous arrivé à Londres ? »

Édouard raconta en détail son histoire ; il supprima seulement sa querelle avec Fergus ; étant lui-même plein d’attachement et d’admiration pour les montagnards, il ne voulait pas confirmer l’antipathie du colonel contre eux.

« Êtes-vous sûr d’avoir bien reconnu le page de votre ami Glen… parmi les morts à Clifton-Moor ? » — « Parfaitement sûr. » — « Alors ce petit enfant du diable a fait un vol à la potence, car il était écrit qu’il devait mourir sur le gibet. Il n’en était pas moins, dit-il en se tournant vers lady Émilie, un très-beau garçon. Mais vous, Édouard, je souhaite que vous retourniez dans le Cumberland, et je voudrais plus encore que vous n’en fussiez jamais sorti ; car il y a un embargo dans tous les ports, et l’on fait les recherches les plus actives contre les partisans du Prétendant. La langue de cette maudite femme va aller comme un moulin, jusqu’à ce qu’elle ait découvert, d’une façon ou d’autre, que le capitaine Butler est un personnage supposé ? »

« Connaissez-vous, dit Waverley, ma compagne de voyage ? » — « Son mari a été mon sergent-major pendant six ans : c’était une veuve de bonne humeur, avec un peu d’argent devant elle… il l’épousa… C’était un bon garçon, et qui n’était pas mélancolique non plus. Je vais envoyer Spontoon pour savoir ce qu’elle est devenue ; il la trouvera chez quelque connaissance du régiment : demain matin vous serez indisposé, et vous garderez la chambre pour vous remettre de vos fatigues ; lady Émilie sera votre gouvernante, Spontoon et moi nous serons vos domestiques. Vous portez le nom d’un de nos plus proches parents qu’aucun de mes gens n’a encore vu, excepté Spontoon : ainsi vous pouvez être tranquille. Je vous en prie, dites le plus tôt possible que vous sentez votre tête brûlante et vos yeux appesantis, pour que lady