Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/375

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écossaise. Le cercle formé Cosme Comyne Bradwardine, baron de même nom, colonel en activité, etc., etc., etc., a comparu devant le prince, accompagné de M. Mac Wheeble, bailli de son antique baronnie de Bradwardine (qui vient, dit-on, d’être nommé commissaire), et sous la forme d’une requête, a réclamé la permission de remplir envers la personne de son Altesse Royale, comme représentant son père, le service ordinaire et habituel qui, d’après une charte octroyée par Robert Bruce ; — l’original fut présenté sur-le-champ et examiné par le grand-chancelier de Son Altesse Royale ; — assure au réclamant possession de la baronnie de Bradwardine et des domaines de Tully-Veolan. La réclamation admise et enregistrée, Son Altesse Royale plaça son pied sur un coussin, et le baron de Bradwardine, mettant le genou droit en terre, détacha la courroie des brogues ou chaussure des montagnards, à talons bas, que notre jeune et brillant héros porte toujours pour plaire à ses braves partisans. Cela fait, Son Altesse Royale a déclaré la cérémonie terminée, et embrassant le brave colonel, a protesté que sans l’ordonnance très-précise de Robert Bruce il n’eût jamais consenti à recevoir, même pour la forme, un service si commun de mains qui avaient vaillamment combattu pour remettre la couronne sur la tête de son père. Le baron de Bradwardine fit alors délivrer entre les mains de M. le commissaire Mac Wheeble un certificat portant que tous les détails, toutes les circonstances de l’acte d’hommage avaient été rite et solemniter acta et peracta. Pareille consignation fut faite sur le livre du lord grand-chambellan et sur les registres de la chancellerie. Nous apprenons que Son Altesse Royale a dessein, si tel est le bon plaisir de Sa Majesté, d’élever le colonel Bradwardine à la pairie, en le faisant vicomte Bradwardine de Bradwardine et de Tully-Veolan, et qu’en attendant, au nom et de par l’autorité de son père, elle s’est plu à lui permettre une addition honorable à ses armoiries, à savoir un tire-botte placé en sautoir sur une épée nue qu’il portera en haut de son écusson, avec cette nouvelle devise au-dessous : Tire et tire. »

« Sans le souvenir des railleries de Fergus, pensa Waverley après avoir lu ce long et grave document, combien tous ces détails me sembleraient intéressants, combien j’aurais peu songé à y rattacher une idée de plaisanterie ! Mais, après tout, chaque chose a son beau comme son vilain côté ; et ma foi, je ne vois guère pourquoi le tire-botte du baron figurerait moins bien dans