Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/36

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entièrement éteint en lui, et il eut le courage de leur faire le récit de son épouvantable aventure ; après quoi il expira.

On trouve cette légende avec quelques variantes dans diverses parties de l’Écosse et de l’Angleterre ; la scène est indiquée comme s’étant passée quelquefois dans un vallon favori des Highlands, quelquefois dans les profondes mines à charbon du Northumberland, qui s’étendent si loin sous les abîmes de l’Océan. On la trouve aussi dans l’ouvrage de Reginald Scott sur Withcraft[1], qui fut écrit dans le XVIe siècle. On demanderait vainement quelle peut-être l’origine de cette tradition. Le choix entre le cor et l’épée renferme peut-être un sens moral, dont la signification serait que c’est agir témérairement de chercher le péril avant d’avoir les armes nécessaires pour l’éloigner.

Mais il est clair que cette légende, quelque ornée qu’elle fût, n’aurait formé qu’un roman fort imparfait, si elle eût été écrite en prose ; car il eût alors dégénéré en un véritable conte de fée. Le docteur John Leyden a introduit cette tradition d’une manière fort heureuse, dans ses Scènes de l’enfance : Ire partie. Voici dans quels termes il s’exprime :


« Mystérieux poète, condamné par un décret du sort à visiter de nouveau le fatal arbre du destin, où souvent le berger, à l’aube d’un saint jour, entend ton léger coursier hennir avec une impatience sauvage, dis-nous quel est celui dont la voix forte et sombre ordonne au sommeil enchanté des âges de s’enfuir, fait retentir d’un bruit horrible et prolongé les vastes cavernes d’Eildon, pendant que chaque guerrier, revêtu d’une armure noire, s’anime au bruit des instruments, et que le cor et le cimeterre, saisis d’une main vigoureuse, annoncent la marche du roi Arthur, arrivant de l’empire des fées ? »



AUTRE FRAGMENT.


Dans le même cabinet et avec le fragment qui précède se trouvait le suivant, au milieu d’autres disjecta membra. Ce second fragment avait pour objet un roman qui devait différer du premier ; mais il avait été abandonné presque aussitôt qu’entrepris. L’introduction indique l’époque où il fut commencé, époque qui remonte vers la fin du XVIIIe siècle.

  1. Ce mot anglais veut dire sorcellerie. a. m.