Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/307

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connaître un montagnard, et un immense drapeau blanc qui flottait sur une autre tour annonçait que le château était occupé par les rebelles partisans des Stuarts.

Après avoir traversé rapidement une petite ville de pauvre apparence où leur arrivée se causa ni surprise ni curiosité chez les paysans que la moisson commençait à mettre en campagne, la troupe passa sur un pont ancien et étroit, de plusieurs arches, prit à gauche par une avenue de vieux sycomores ; et Waverley se trouva en face du château sombre mais pittoresque qu’il n’avait encore admiré que de loin. Une énorme grille en fer qui fermait la porte extérieure était déjà ouverte pour les recevoir ; une seconde porte en chêne et non moins solide, toute couverte de clous à grosses têtes, s’ouvrit bientôt, et ils entrèrent dans la cour intérieure. Un gentilhomme en costume de montagnard, et une cocarde blanche à son bonnet, vint aider Waverley à descendre de cheval, et lui dit avec politesse qu’il était le bien-venu au château.

Le gouverneur, car c’est ainsi que nous l’appellerons, conduisit Waverley dans un appartement à demi ruiné, où il y avait encore un petit lit de camp, et allait le quitter après lui avoir offert des rafraîchissements à son choix.

« Ne serez-vous point encore assez complaisant, dit Waverley après toutes les civilités d’usage, pour avoir la bonté de me dire où je suis, et si je dois ou non me regarder ici comme prisonnier ? — « Il m’est impossible de répondre aussi explicitement que je le voudrais. Un mot, pourtant : vous êtes au château de Doune, district de Menteith, et vous ne courez aucun danger. »

— « Et sur quoi puis-je me fier à cette promesse ? » — « Sur l’honneur de Donald Stewart, gouverneur de la garnison, et lieutenant-colonel au service de Son Altesse Royale le prince Charles-Édouard. » À ces mots, il se hâta de sortir pour ne pas être obligé d’en dire plus.

Épuisé par les fatigues de la nuit, notre héros se jeta sur le lit et ne tarda point à s’endormir.