Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Défiant ta rébellion,
Apporté de nouveau la foi dans ma patrie,
Et de Charle implorant un généreux pardon,
Rangé sous ses drapeaux la jeunesse aguerrie ? »


« Tout ce qu’on a jamais dit d’honorable et de glorieux touchante maison de Waverley est fondé sur son inviolable attachement à la famille des Stuarts. D’après le sens que ce magistral écossais a découvert dans les lettres de mon oncle et de mon père, il est évident que j’aurais dû les comprendre comme une invitation à imiter la conduite de mes ancêtres ; c’est mon défaut de pénétration, et l’obscurité dont ils se sont enveloppés par précaution, qui m’ont empêché de deviner leur volonté. Si j’avais obéi au premier mouvement de ma généreuse indignation, en apprenant qu’on portait atteinte à mon honneur, combien différente serait maintenant ma situation ! Je serais libre, les armes à la main, combattant comme mes ancêtres pour l’amour, la loyauté et la gloire. Et aujourd’hui me voilà tombé dans le piège, pris dans les toiles, à la discrétion d’un homme soupçonneux, sévère, impassible ; destiné peut-être à la solitude d’une prison d’état, ou à l’infamie d’une exécution publique. Fergus ! que votre prophétie a peu tardé à se vérifier ! combien, hélas ! elle s’est promptement accomplie ! »

Pendant qu’Édouard s’abandonnait à ces tristes réflexions, et que naturellement, mais fort injustement, il imputait à la dynastie régnante les malheurs qu’il ne fallait attribuer qu’au hasard, ou, en partie au moins à la légèreté de sa conduite, M. Morton, en vertu de l’autorisation du major, vint lui rendre une visite le matin.

Le premier mouvement de Waverley fut de lui dire qu’il ne désirait être troublé ni par des questions, ni par un entretien ; mais il supprima cette observation peu obligeante, en remarquant l’air bienveillant et respectable du ministre qui l’avait préservé de la violence des habitants du village.

« Dans toute autre circonstance, lui dit l’infortuné captif, je vous aurais exprimé vivement ma reconnaissance, comme à un homme auquel je dois la vie ; mais telle est l’agitation de mon esprit, et telle est ma préoccupation du sort qui m’est sans doute réservé, que je suis à peine en état de vous faire les remerciements que je vous dois. »

M. Morton lui répondit que bien loin de se croire des droits à sa reconnaissance, son seul désir et l’unique but de sa visite