Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/279

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maison, par égard pour sa naissance et pour son rang, jusqu’à ce que cet orage soit passé ? ici il n’aurait rien à craindre. »

« Mon bon ami, dit le major Melville, ni ma maison ni la vôtre ne lui seraient long-temps un sûr abri contre l’orage, en admettant qu’il fût légal de l’y retenir prisonnier. Je viens d’apprendre que le commandant en chef qui marchait vers les Highlands, pour chercher les insurgés et les disperser, a refusé de leur livrer bataille à Corryerick, qu’il est en mouvement avec toutes les forces disponibles du gouvernement, vers Inverness ; le diable m’enlève si je sais pourquoi ! mais en attendant, il laisse la route des basses terres libre et sans défense à l’armée des Highlandais. »

« Bon Dieu ! dit l’ecclésiastique, cet homme est-il un lâche, un traître ou un imbécile ? »

« Rien de tout cela, je crois, répondit Melville. Sir John possède le courage vulgaire nécessaire à son grade, il est assez honnête homme, il fait ce qu’on lui commande, comprend ce qu’on lui dit ; mais il est aussi en état d’agir de lui-même dans des circonstances difficiles, que moi, mon cher ministre, de monter en chaire à votre place. »

Cette importante nouvelle fit un moment diversion à l’affaire de Waverley, mais à la fin les deux interlocuteurs en revinrent à ce sujet intéressant.

«  Je crois, dit le major, que je confierai ce jeune homme à quelqu’un des partis détachés et volontaires qui ont été envoyés dernièrement pour contenir les districts mal intentionnés. On les a rappelés au fort de Stirling, et un petit corps doit passer par ici aujourd’hui ou demain : il est commandé par cet homme de l’ouest… comment le nomme-t-on ? vous l’avez vu, et m’avez dit que c’est le portrait d’un des saints du régiment de Cromwell. »

« Gilfillan le caméronien, répondit M. Morton. Je souhaite que le jeune prisonnier n’ait rien à craindre de sa part ; dans l’emportement et l’agitation d’une crise si violente, on peut s’attendre à d’étranges excès ; et de plus, je crains que Gilfillan n’appartienne à une secte qui a souffert la persécution sans apprendre à être tolérante. »

« Il n’aura qu’à conduire M. Waverley au château de Stirling, dit le major, je lui recommanderai fortement de le bien traiter. En vérité, je n’imagine pas pour lui de manière de voyager plus