Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/278

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ment ; ce que le bon sens tout seul aurait dû lui suggérer de faire, quand il fut informé des progrès de l’insubordination parmi les soldats. Il répond par un refus positif et en renvoyant son brevet de capitaine. »

« On le lui avait déjà retiré, » dit M. Morton. — « Oui, mais il exprime le regret d’avoir été prévenu. On saisit son bagage à la garnison et à Tully-Veolan ; on y trouve un assortiment de pamphlets jacobites, suffisant pour empester tout un comté, sans parler des manuscrits de son digne ami et précepteur, M. Pembroke. »

« Il a dit ne les avoir jamais lus, » répondit le ministre. — « En tout autre cas, je l’aurais cru, car le style en est aussi pédantesque et aussi plat que les sentiments en sont criminels. Mais croyez-vous que, si ce n’était par considération pour les principes qui y sont professés, un jeune homme de cet âge emporterait un tel fatras avec lui ? Quand on reçoit la nouvelle que le Prétendant approche, il se met en route sous une espèce de déguisement, il refuse de dire son nom, il monte un cheval connu pour avoir appartenu à Glennaquoich ; il porte sur lui des lettres de sa famille, où l’on trouve l’expression de la haine la plus violente contre la maison de Brunswick, et une pièce de vers en l’honneur d’un capitaine Wogan, qui abandonna le service du parlement pour se joindre à la tête d’un corps de cavalerie anglaise aux Highlandais insurgés, quand ils prirent les armes pour rétablir la famille des Stuarts. C’est précisément ce qu’il voulait faire lui-même, et au bas de ces vers, un imitez-le est écrit de la main de ce loyal sujet, de cet ami de la paix et du gouvernement, Fergus Mac-Ivor de Glennaquoich Vich-Jan-Vohr, etc. Et enfin, continua le major Melville qui s’échauffait en exposant ses divers moyens de conviction, où se trouve cette seconde édition du chevalier Wogan ? où ? dans le lieu le plus convenable pour l’exécution de ses desseins, et déchargeant son pistolet sur le premier sujet du roi qui se hasarde à l’interroger sur le motif de son voyage. »

Morton, en homme prudent, s’abstint de contredire le major ; il sentait que des objections n’auraient servi qu’à le confirmer dans l’opinion qu’il venait de soutenir ; il lui demanda seulement ce qu’il comptait faire du prisonnier.

« Ceci est assez embarrassant, répondit le major, eu égard à l’état du pays. » — « Ne pourriez-vous le retenir dans votre