Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/277

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camarades les principes religieux qu’ils avaient reçus à Waverley. Waverley témoigne un intérêt extraordinaire à ces jeunes gens ; ils ont de l’argent plus qu’il n’est nécessaire à un soldat et qu’il ne convient pour le maintien de la discipline ; ils sont sous les ordres d’un brigadier par le moyen duquel ils entretiennent avec leur capitaine des communications extrêmement fréquentes ; ils se considèrent comme indépendants des autres officiers, et comme supérieurs à leurs camarades. » — « Tout cela, mon cher major, s’explique naturellement par leur attachement à leur jeune seigneur, et par cela qu’ils se trouvaient dans un régiment levé presque entièrement au nord de l’Irlande et au midi de l’Écosse, par conséquent au milieu de camarades disposés à leur chercher querelle en leur double qualité d’Anglais et de membres de l’église épiscopale. »

« Très-bien, ministre, répondit le magistrat. Je voudrais que quelques membres de votre synode vous eussent entendu ; mais laissez-moi continuer. Ce jeune homme obtient la permission de s’absenter de son régiment, il va à Tully-Veolan. Les principes du baron de Bradwardine ne sont inconnus à personne, sans parler qu’il a été tiré d’affaire par l’oncle de ce jeune homme en 1715 ; il s’engage dans une querelle, où il a, dit-on, manqué aux devoirs que lui imposait sa qualité d’officier ; le colonel Gardiner lui écrit, en termes fort doux d’abord, plus sévèrement ensuite : vous ne doutez pas qu’il ne l’ait fait, puisqu’il le dit ; le corps des officiers lui demande des explications sur sa querelle ; il ne répond ni à son colonel, ni à ses camarades. Pendant ce temps, ses soldats se mutinent et méprisent la discipline. À la fin, quand la nouvelle de la malheureuse insurrection des Highlands se répand, son favori le brigadier Houghton et un autre sont surpris en correspondance avec un émissaire français accrédité, d’après la propre déclaration de celui-ci, par le capitaine Waverley, lequel, toujours d’après le dire du coupable, l’engageait à déserter avec la compagnie, et à rejoindre le capitaine alors auprès du prince Charles. Cependant ce loyal capitaine, ainsi qu’il nous l’a avoué, résidait à Glennaquoich avec le plus actifs le plus rusé, le plus audacieux jacobite d’Écosse. Il va avec lui au moins jusqu’à leur rendez-vous, et peut-être encore un peu plus loin. Deux lettres pendant ce temps-là lui sont adressées ; la première, pour l’avertir de l’esprit de rébellion qui régnait dans sa compagnie ; la seconde, pour lui enjoindre péremptoirement de revenir au régi-