Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/270

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dant quand je considère cette enveloppe, de la main d’un des gentilshommes égarés qui sont maintenant en armes contre leur pays, et les vers qu’elle renferme, je ne puis m’empêcher de trouver quelque analogie entre l’entreprise dont je vous ai parlé et les exploits de Wogan, que l’auteur de l’enveloppe semble espérer que vous prendrez pour modèle. »

« Waverley fut confondu de cette coïncidence, mais il nia qu’on pût considérer les désirs ou les espérances de l’auteur de la lettre comme les preuves d’une accusation qui n’avait aucun fondement. » — « Mais, si je suis bien informé, votre temps, durant votre absence du régiment, a été partagé entre la maison de ce chef de montagnards et celle de monsieur Bradwardine de Bradwardine, qui a aussi pris les armes pour cette malheureuse cause ? » — « Je n’en disconviens pas ; mais je nie de la manière la plus formelle avoir eu connaissance de leurs projets contre le gouvernement. » — « Cependant vous ne nierez pas, je le présume, avoir accompagné votre hôte Glennaquoich à un rendez-vous où, sous prétexte d’une partie de chasse générale, la plupart des complices de cette trahison se réunirent pour se concerter sur les moyens et l’époque de leur soulèvement. »

« Je reconnais, dit Waverley, que j’ai assisté à cette réunion ; mais je n’ai rien vu, rien entendu qui pût me faire supposer qu’elle avait le but que vous lui donnez. »

« De là, continua le magistrat, vous allâtes avec Glennaquoich et une partie de son clan rejoindre l’armée du jeune Prétendant, et, après lui avoir présenté vos hommages, vous revîntes pour armer et enrégimenter le reste du clan, et le réunir à l’armée du prince lorsqu’elle se dirigeait vers le sud. — « Je n’ai jamais voyagé avec Glennaquoich dans une telle intention. Voici la première fois que j’entends dire que la personne que vous avez nommée est dans ce pays-ci. »

Il raconta alors en détail l’accident qui lui était arrivé à la partie de chasse ; il ajouta qu’à son retour il s’était trouvé tout à coup privé de sa commission ; il avoua qu’alors pour la première fois il avait remarqué parmi les Highlandais des symptômes qui indiquaient de leur part l’intention de prendre les armes ; il ajouta encore, que n’ayant aucune inclination pour s’associer à eux, et aucune raison de rester plus long-temps en Écosse, il retournait en ce moment dans son pays natal où il était rappelé par des personnes qui avaient le droit de diriger sa conduite, ainsi que le