Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/218

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Les diverses tribus furent assemblées chacune au pibroch de leur clan natif, et sous la conduite de leur chef patriarcal. Quelques-unes, qui avaient déjà commencé à se retirer, montaient le long de la colline ou descendaient les passages qui conduisaient au lieu de la chasse, tandis que le son de leurs cornemuses mourait dans le lointain ; d’autres offraient encore un tableau plein de vie dans la plaine étroite, formant des groupes variés, leurs plumes et leurs manteaux déployés s’agitant au zéphyr du matin, tandis que leurs armes étincelaient au soleil levant. La plupart des chefs vinrent faire leurs adieux à Waverley et lui exprimer leur vif espoir de se revoir bientôt ; mais les soins de Fergus abrégèrent la cérémonie des adieux. Enfin, tous les hommes de son clan étant assemblés, Mac Ivor commença sa marche, mais non vers le quartier d’où il était venu ; il donna à entendre à Édouard que la plus grande partie de ses serviteurs, qui se trouvaient maintenant sur pied, étaient engagés pour une expédition lointaine, et que lorsqu’il l’aurait déposé dans la maison d’un gentilhomme, qui lui donnerait tous les soins possibles, il serait obligé lui-même de les accompagner la plus grande partie du chemin, mais qu’il ne perdrait pas de temps à rejoindre son ami.

Waverley fut assez surpris que Fergus n’eût pas parlé de cette destination ultérieure lors de leur départ pour la chasse ; mais sa situation ne permettait pas de faire beaucoup de questions. La plus grande partie des hommes du clan partirent sous la conduite du vieux Ballenkeiroch et d’Evan Dhu Maccombich, qui paraissait au comble de la joie. Quelques-uns restèrent pour escorter le chef, qui se mit en marche à côté de la litière d’Édouard et lui montra les attentions les plus soutenues. Vers midi, après un voyage que le mode de transport, la douleur des meurtrissures et la rudesse du chemin rendaient excessivement pénible, Waverley fut reçu avec hospitalité dans la maison d’un gentilhomme parent de Fergus, qui avait fait pour lui tous les préparatifs que permettaient les simples habitudes généralement répandues alors dans les Highlands. Dans ce personnage, vieillard de soixante-dix ans, Édouard admirait les restes de la simplicité primitive : il ne portait pas d’autres vêtements que ceux que fournissait sa propriété ; le drap était la laine de son troupeau, tissu en tartan par ses serviteurs, et teint des couleurs que produisaient les herbes et les lichens des collines environnantes ; son linge était filé de