Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/207

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de chanter les stances finales avant qu’il arrive et ne se mette à rire de ma traduction :


Sur vos coteaux et dans vos îles,
Braves fils des lacs et des monts,
Éveillez-vous, soyez dociles
À la voix du cor dont les sons
Viennent de remplir ces vallons.
Il appelle, non pour la chasse,
Non pour les jeux et les chansons,
Mais pour retremper votre audace.

C’est le signal des vrais soldats
Pour la victoire ou le trépas,
Quand sur les monts et les bruyères
On voit déployer les bannières.
Armez-vous donc, nobles guerriers,
Ceignez le dirk et la claymore :
Prenez vos larges boucliers ;
Il s’agit de coups meurtriers,
De gloire et de patrie encore.

Que le glaive ardent du chieftain
Brille et s’agite ; ainsi de Fin
Le fer brillait, frappait, avide
De morts et de sanglant butin ;
Que le sang, comme un feu rapide,
Dans les veines bouillonne enfin :
Remplis d’une nouvelle rage,
Brisez le joug de l’étranger,
Marchez, défiez le danger :
Mieux vaut la mort que l’esclavage.


CHAPITRE XXIII.

WAVERLEY RESTE À GLENNAQUOICH.


Comme Flora achevait sa chanson, Fergus se présenta devant eux. « Je savais que je vous trouverais ici, même sans le secours de mon ami Bran. Un goût simple et peu sublime comme le mien préférerait un jet d’eau de Versailles à cette cascade avec tous ses accompagnements de rochers et de rugissements ; mais ceci est le Parnasse de Flora, capitaine Waverley, et cette fontaine est son Hélicon. Ce serait au grand profit de ma cave si elle pouvait pénétrer son coadjuteur, Mac Marrough, du prix de son influence : il vient à l’instant de boire une pinte d’usquebaugh, pour corriger, dit-il, la fraîcheur du vin de Bordeaux. Laissez-moi essayer de sa vertu. » Il but un peu d’eau dans le creux de sa main, et commença aussitôt d’un air théâtral :