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nom. Le chapelain éprouva quelque difficulté à empêcher le Gallois dans sa lettre de parler de son plan de concubinage momentané ; il jugeait sagement qu’Éveline et son père le pourraient considérer comme un affront. Il représenta le point du divorce comme presque entièrement réglé, et termina sa lettre par une application morale dans laquelle se trouvaient diverses allusions à Vashti, Esther et Assuérus.

Ayant envoyé cette lettre par un messager prompt et fidèle, le prince breton célébra avec la plus grande solennité les fêtes de Pâques, qui étaient arrivées pendant le cours de ces négociations extérieures et intérieures.

À l’approche de la Pentecôte, désirant se rendre propice l’esprit de ses sujets et de ses vassaux, il en invita un nombre considérable à une fête splendide qu’il donna à Castell-Coch, autrement dit le Château-Rouge, comme on l’appelait alors, mais qui fut mieux connu sous le nom de château de Powys, et qui devint par la suite le séjour du duc de Beaufort. L’architecture magnifique de cette noble résidence était loin de remonter à l’époque où vivait Gwenwyn, dont le palais, au temps dont nous parlons, était un édifice long, peu étagé, et bâti en pierres rouges. Ce fut à cette dernière circonstance qu’il dut le nom qu’il portait alors. Par sa position, il commandait aux campagnes environnantes : un fossé, une palissade, formaient ses plus importantes défenses.







CHAPITRE II.

le banquet et le message.


Dans la tente de Madoc le clairon retentit avec un bruit rapide qui se répand au loin. Les coteaux, les vallons le répètent. Mais quand les fils de la guerre reviennent, paix ennuyeuse, enfant de la triste nécessité, la vallée subit ton joug alors et avoue ton pouvoir mélancolique.
Poëme gallois.


Dans les fêtes des anciens princes bretons, régnaient toute la splendeur grossière et toute l’indulgence illimitée de l’hospitalité de montagnes. Gwenwyn, désirant acheter la popularité, déploya en cette occasion une profusion sans exemple ; car il voyait que l’alliance qu’il méditait pouvait bien être tolérée par ses sujets et les chefs qui lui étaient attachés, mais non pas approuvée par eux.