L’ouvrage dont nous offrons ici la traduction ne peut manquer d’être accueilli avec empressement par les lecteurs de Walter Scott. Non seulement il présente en lui-même un haut degré d’intérêt comme livre de philosophie historique, mais il est un complément indispensable aux romans de ce grand écrivain. Presque tous, en effet, reposent sur des croyances superstitieuses du moyen-âge, et ne font qu’indiquer certaines idées de démons, de revenants, de sorciers ou de fées, qui se retrouveront méthodiquement développées et traitées d’une manière spéciale dans les Lettres sur la Démonologie et la Sorcellerie[1]. Ces lettres donnent la clef d’une foule de contes de fées ou de fantômes et de bons ou mauvais génies qui apparaissent notamment dans celles des compositions que le romancier calédonien a destinées à retracer les mœurs ou les coutumes d’Angleterre et d’Écosse.
C’était surtout à l’égard de ce dernier pays, où l’auteur de Waverley a placé la scène de la plupart de ses fictions dramatiques et vivantes, que, pour l’intelligence de ces mêmes fictions, il avait à fournir des explications particulières ; car l’Écosse est, sans contredit, l’Éden de la superstition[2] : l’aspect sauvage de ses montagnes, son ciel tour à tour nébuleux et riant, l’imagination