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quelques-uns d’entre les insulaires avaient rendu au roi de Norwège, comme seigneur souverain du Groupe. — Ce fut un monarque sage et actif. Il montra son intégrité par le soin et la bonne foi avec lesquels il protégea les frontières d’Angleterre, lorsqu’elles lui furent confiées en 1241 par le prince alors régnant, Henri III. Alexandre II ne laissa aucun enfant de sa première femme, la princesse Jeanne ; il épousa en secondes noces Marie de Couci, fille de cette fière maison qui avait adopté pour ses bannières une devise où elle faisait fi du sang royal[1]. D’elle il eut Alexandre III, qui, quand son père mourut, n’avait encore que huit ans.


CHAPITRE V.


Règne d’Alexandre III ; sa mort. — Sur la race des rois qui succédèrent à Kenneth Macalpin. — En quoi leur gouvernement différait de celui des Celtes. — Grande division de l’Écosse en gothique, en celtique ; ses conséquences.


Avant même la mort d’Alexandre II, il s’était élevé entre l’Écosse et l’Angleterre quelque différend sur le vieux thème de l’hommage, sujet ordinaire des querelles. Alexandre refusa de le prêter, jusqu’à ce que le Northumberland pour lequel on le prêtait lui fût restitué. Henri III, pour détruire un tel prétexte de refus, octroya au roi écossais, dans ce comté, des terres dont le rapport n’était que de cent livres par an. Rien là, toutefois, qui touchât proprement à l’Écosse ; aussi, quoique cette manière d’envisager la chose soit fautive d’après nos idées, elle n’en sauvait pas moins parfaitement la question d’indépendance nationale ; car Henri, dans le fait, acquiesçait au principe, soutenu par le roi d’Écosse et par ses hommes d’état, qu’ils ne devaient se reconnaître dépendants de l’Angleterre, que pour des terres possédées par eux dans ce royaume. Que les biens pour lesquels il était dû féauté ou hommage se trouvassent avoir beaucoup ou peu de valeur, cela n’affectait en rien la question, puisqu’on devait hommage pour un hameau ou un manoir aussi bien que pour un comté ou un royaume. La seule différence était que, moins valait le fief, moins

  1. Je suis ni roi, ni prince ; aussi,
    Je suis le seigneur de Couci. w. s.